Gudrun Emel a travaillé 23 ans dans sa vie. « J’ai beaucoup cotisé », insiste-t-elle en buvant son café. Assise à une table de la « soupe populaire » du quartier d’Alt-Wittenau, au nord de Berlin, elle ressent toujours une « grande injustice ». A cause de son enfant qu’elle a élevé toute seule, elle n’a pu cotiser suffisamment pour toucher une retraite décente. Elle vit aujourd’hui dans la pauvreté.
Comme des millions d’autres Allemands, cette ancienne libraire de 67 ans a été obligée de faire appel aux services sociaux. « Avec 437 euros par mois, que voulez-vous faire ? J’ai une aide complémentaire qui me permet d’atteindre environ 800 euros. Avec un loyer de 400 euros et les charges, il ne me reste rien. Quelques euros par mois », dit-elle. « En plus, on me demande de faire des économies pour anticiper de gros achats. C’est une blague ! », peste-t-elle.