Desperado ou quand le Far West débande
Les hommes savent pourquoi. Dans «
Desperado », quatre cowboys désabusés savent surtout comment ausculter l’homme. Créée par une compagnie francophone (Enervé) et un collectif flamand (Tristero), la pièce se penche sur des cas désespérés mais n’est certainement pas désespérante.
Les 24 et 25 novembre au Mars Mons.
Moustache à la Charles Bronson, santiags rutilantes, pantalon à franges, chapeau de cow-boy : ces quatre-là prennent possession de la scène comme John Wayne s’empare du siège de Fort Alamo. Sauf que, en moins de temps qu’il ne faut à Clint Eastwood pour dégainer son colt, toute cette décharge visuelle de testostérones se dégonfle piteusement. Marc, Bruno, Michel et Eddy ont beau afficher de sombres visages impassibles et se tenir droit dans leurs guêtres, ce qui se dévoile dans leurs premiers échanges, poussifs et creux, c’est une vie pétrie d’insatisfaction.
Imaginée par Ton Kas et Willem de Wolf, et multiprimée aux Pays-Bas et en Flandre, la pièce
Desperado
a été écrite en 1998, et pourtant, dans l’adaptation française qu’en proposent aujourd’hui les compagnies Tristero et Enervé, elle résonne curieusement avec l’actualité tant ces quatre mecs blancs et frustrés endossent un accent trumpien.