Charleroi, 20h55, le thermomètre affiche à peine 3º. Comme chaque soir, les travailleurs sociaux du CPAS se préparent à ouvrir les portes de l’abri de nuit Dourlet. « Sur le parking, on ne sait jamais ce qu’on va trouver », lance Luc, le doyen de l’équipe avec 20 ans de métier. Quarante places sont disponibles en hiver pour héberger des SDF, dont trois pour des femmes. « Quand 60 ou 70 personnes attendent, il y a forcément de la tension : certains savent qu’ils ne pourront pas entrer, qu’ils vont devoir marcher jusqu’à l’abri supplétif situé à dix minutes à pied. » En soirée par ces températures, les usagers sont fatigués, leurs organismes ont été mis toute la journée à rude épreuve par le froid. Ils ne pensent qu’à une chose : comme le confirme Stéphane qui vient dormir depuis un mois, « on a envie de s’allonger dans un lit pour se reposer ».