Dans l’allée vitrée qui mène aux arrêts de bus souterrains de la gare du Nord, quelques cartons posés sur le sol, une petite trentaine de migrants, généralement rassemblés par groupe de 3 ou 4, et des effluves d’urine diffuses. C’est dans ce décor que se presse Alex, exceptionnellement de passage à Bruxelles pour se rendre au Siep, le salon des études et des professions. « C’est la première fois que je viens ici et mon copain m’a recommandé de ne pas trop m’attarder », admet l’étudiante en devenir. « C’est vrai l’endroit est un peu dégradé », reconnaît un autre passager en transit. « Mais en même temps, c’est l’hiver, il fait froid, c’est un peu normal que ces gens cherchent à s’abriter ici. » Quelques mètres plus loin, un chauffeur de bus De Lijn en pause déjeuner commente le tableau avec la même amertume. « C’est un peu la même misère quotidienne. Mais bon, la misère, c’est partout pareil, il y en a aussi en Flandre. »