Aujourd’hui, la population se mobilise massivement dans les rues pour exiger plus d’ambitions climatiques de la part des autorités.
Nous, scientifiques, ne pouvons que soutenir les raisons des activistes face aux évidences des changements climatiques ! Il est maintenant nécessaire qu’un débat et que des actions collectives soient entrepris pour accélérer la transition vers une société zéro-carbone. Certes, en tant qu’individu vous pouvez déjà vous investir en réduisant votre consommation de viande ou en évitant de voyager en avion. Mais il est surtout temps que des mesures concrètes et structurelles soient prises afin de réduire rapidement et drastiquement les émissions de gaz à effet de serre, et ainsi, limiter le réchauffement de la terre au-dessous des 2 degrés, voire 1.5 ºC. Pour éviter que le changement climatique n’affecte encore plus notre environnement, duquel dépendent nos vies et nos sociétés, il n’existe pas d’autres manières d’agir.
L’idée même que le changement climatique puisse fortement altérer notre monde n’a rien à voir avec toute forme de catastrophisme, mais s’avère être tout bonnement basée sur des faits scientifiques, dont nous rappelons les plus importants :
1La terre se réchauffe. La température moyenne de la surface de la Terre a déjà augmenté d’environ 1ºC (par rapport à la température moyenne entre 1850 et 1900).
2Près de 100 % du réchauffement observé est dû aux activités humaines.
3Rien que le réchauffement actuel de 1ºC nous confronte déjà à une augmentation de l’occurrence et de l’intensité des extrêmes climatiques tels que les canicules, les sécheresses ou encore les inondations. Plus la terre se réchauffe, plus de tels phénomènes auront lieu. Un réchauffement au-delà des 2ºC signifierait que la nature elle-même se mettrait à accentuer le changement climatique. Un effet boule de neige en somme, duquel découlent des températures encore plus élevées.
4Il est essentiel de limiter le changement climatique et les mécanismes de rétroaction qui le renforcent. Pour limiter le réchauffement du climat à 2ºC, les émissions de CO2 doivent avoir diminué d’environ 25 % en 2030, et de 85 % en 2050. Pour rester en dessous d’un réchauffement de 1,5ºC, les émissions nettes devraient être nulles en 2050. Afin d’y parvenir, il est impératif que des mesures politiques drastiques soient prises maintenant. Plus on attend pour réduire les émissions, plus lourds seront les efforts à fournir pour maintenir le réchauffement (largement) en dessous des 2ºC.
5Les mesures politiques actuelles sont largement insuffisantes pour réduire les émissions de gaz à effets de serre. En effet, les émissions de CO2 ne cessent d’augmenter d’année en année à l’échelle mondiale, alors qu’elles devraient décroître. En outre, les mesures proposées ne soutiennent en rien une diminution drastique des émissions, que ce soit au niveau local, belge, européen ou mondial. Les propositions actuellement discutées mèneraient à un réchauffement de plus de 3ºC de notre planète d’ici la fin du siècle. Bien que cela paraisse peu, les conséquences d’un tel réchauffement seraient énormes.
6Entreprendre des actions contre le changement climatique nous coûtera moins que l’absence d’actions. Les coûts de la non-action seront bien plus élevés à long terme que les investissements nécessaires à court terme pour diminuer nos émissions. Ne rien faire induirait d’énormes coûts, notamment à cause des dégâts causés par les inondations, les tempêtes et les incendies de forêt, entre autres. Les sécheresses extrêmes et les pénuries alimentaires qui s’en suivraient pourraient entraîner de nombreux conflits sociaux dans plusieurs pays, contribuant à leur tour à un renforcement des crises migratoires à l’échelle planétaire
7Les savoirs et les technologies nécessaires pour réduire considérablement les émissions de CO
Il est grand temps qu’un changement s’opère. Et pour cela, nous avons besoin de tout le monde ! L’ensemble des actions nécessaires ne peuvent réussir que si des mesures politiques réfléchies et efficaces sont prises, accompagnées par un changement de nos comportements, aussi bien en tant qu’individus qu’en tant que communauté planétaire.
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