Au départ, il y a eu une invitation, celle d’Edoardo Traversa et Vincent Engel, tous deux professeurs à l’UCLouvain. Intitulée « Racontez-nous notre monde », elle était adressée aux partis politiques dans la perspective des prochaines élections régionales, fédérales et européennes du 26 mai et portait une demande expresse, celle pour eux de rédiger un récit. Mais attention : pas n’importe lequel, celui d’un monde, de leur monde, celui qu’ils voudraient travailler à bâtir. Rédiger un récit pour renouer avec la narration, pour tenter de retracer un chemin vers l’utopie politique, pour faire le lien entre politique et culture, pour s’écarter du règne de la petite phrase cinglante, pour donner à voir et à sentir l’ambition de mondes à construire que ne résume pas l’inventaire même exhaustif de mesures programmatiques… Bref, il y avait, adossés à l’exercice, suffisamment d’arguments recevables.