Il aura fallu onze ans. Onze ans de déchirements. Onze ans d’acharnement judiciaire. Onze ans d’injonctions thérapeutiques contradictoires. Onze ans d’instrumentalisation d’un cas médical à vocation de propagande. Onze ans d’un feuilleton sinistre qui aura vu la France entière s’emparer d’un drame qui aurait dû rester intime.
Onze ans après l’accident de la route qui l’avait laissé tétraplégique et dans un état de conscience minimal, Vincent Lambert a donc enfin fermé les yeux. Plus personne ne filmera ses larmes, sans pudeur ni décence aucune, à destination des réseaux sociaux pour faire croire qu’elles exprimaient un vrai chagrin alors qu’il ne s’agissait, de l’avis formel des médecins, que d’un simple réflexe du corps ne correspondant à aucun sentiment.