A trop incarner une époque, on court le risque de disparaître avec elle. Bret Easton Ellis, l’auteur-culte d’American Psycho, le roman des années fric & poudre, sorti en 1992, a évité le piège. A 55 ans, l’écrivain californien demeure un contemporain capital, pleinement dans l’ère numérique mais cinglant comme un enfant de la « génération X » vis-à-vis de la victimisation ambiante ou de la tyrannie des réseaux sociaux.
Nous l’avons rencontré ce dimanche, à Bruxelles, où il était invité par Passa Porta pour parler de White (Robert Laffont), un recueil d’essais au relent d’illégitimité intempestive, qui lui a valu de se faire taxer de « réactionnaire » – tarif habituel lorsqu’on pense autrement que l’on ne pense en général aujourd’hui…