Comme tous les mardis après-midi, Adrien Godefroid installe son matériel dans une petite pièce au rez-de-chaussée d’une des tours du Peterbos à Anderlecht. Peu de choses finalement : un modem pour internet, un ordinateur portable, un lecteur de carte d’identité et le voilà fin prêt. Durant deux heures, il offre gratuitement son aide aux oubliés de la révolution digitale. Des gens en situation de fracture numérique profonde. Ici, il n’est nullement question de formation ou d’aide technique, qui existent en marge de ces permanences. « On répond à des petites demandes pratiques comme la création d’une adresse mail, un payement en ligne, une récupération d’un mot de passe, une recherche d’informations ou encore le remplissage de formulaire pour un emploi, une bourse, etc. », développe l’informaticien public. La référence aux écrivains publics qui s’adressent aux personnes éprouvant des difficultés à lire et/ou écrire n’est pas anodine. N’utilise-t-on pas aujourd’hui le terme d’« analphabétisme numérique » ?