Avant, c’était simple. On s’installait religieusement devant le poste pour la grand-messe du JT, on épluchait les programmes de la soirée avant de se scotcher à son écran. On regardait, passivement, ce que l’on voulait bien nous offrir. A la fin de la soirée, les patrons de chaînes faisaient les comptes. A l’époque, un audimat flatteur, c’était la garantie de régner en maître sur les tarifs publicitaires, nerf de la guerre.
Et puis, le Web a tout bouleversé. Devenu « consomacteur », le téléspectateur s’est mis à zapper frénétiquement d’un écran à l’autre. Son temps d’attention (version pudique du « temps de cerveau disponible », selon l’expression consacrée en 2004 par Patrick Le Lay, alors PDG du groupe TF1) s’est fragmenté, écartelé entre sa télé et son smartphone. Voire les deux à la fois.