Aussi glaciale que les portes d’une prison. De l’extérieur, on ne le cachera pas, la « maison de transition » d’Enghien n’inspire pas grand-chose. Installé le long d’une chaussée passante, à côté d’un grand espace de coworking et au milieu d’une zone commerciale abritant de grandes enseignes de la construction, l’espace n’est repérable que par le petit panneau dénominateur installé à l’entrée. Il faut franchir les portes badgées pour mieux appréhender l’esprit des lieux. C’est là, par la grande fenêtre qui aère chacune des quinze chambres des détenus participants, que l’on commence à comprendre. Chaque occupant a une vue dégagée sur un pré herbé qui limite tout l’horizon, celui que beaucoup d’entre eux n’ont plus aperçu depuis des années.