Le 30 décembre 2019, le Dr Li Wenliang, ophtalmologue à Wuhan, écrivait dans un groupe WeChat réunissant 150 médecins : « Sept patients atteints de Sras confirmés au marché Huanan, en urgence quarantaine dans notre hôpital ». Une alerte salutaire qui aurait permis aux autorités sanitaires chinoises de gagner plusieurs semaines. Mais en Chine, la liberté de parole n’existe pas : pour éviter de « créer la panique », c’est le Parti qui décide de ce qui peut être dit ou pas.
Le 1er janvier, ce médecin lanceur d’alerte était donc interpellé par la police, forcé de reconnaître qu’il avait eu tort de lancer « une rumeur ». Et il avait fallu attendre le 20 janvier pour que les autorités reconnaissent ce que pressentait le Dr Li : ce nouveau virus se propageait entre humains. Et la fin janvier pour qu’il soit réhabilité.