Crise existentielle. Le mot est lâché. Une fois de plus. Face à ce minuscule Covid-19, l’Union européenne, ce patient édifice de la construction européenne entamée en 1957, vacillerait à nouveau, ébranlée par les égoïsmes nationaux, la tentation du « chacun pour soi », les divisions au sommet, la fermeture des frontières, les dérives liberticides, les vacances à l’étranger comme reléguées au rayon des vieux souvenirs, le spectre d’une récession phénoménale, d’un endettement explosif et la certitude d’un carnage social, le tout sous l’œil revanchard des national-populistes, cependant que des puissances hostiles cultivent sur les « réseaux » les graines de la révolte anti-européenne…