Peter Theunynck
: «
Tes yeux lancent un dernier regard
– et puis c’est fini
Tu décolles d’ici pour de bon
sur ce vol in extremis
via brume et brouillard
direction la Grande Ourse
– ou à peu près
Personne pour retrouver ta trace
À tout cela, quel sens ?
Personne pour t’enterrer
Tu prenais déjà la tangente
depuis pas mal de temps
Où que tu gravites en orbite désormais
Aucun télescope, aucune station terrestre
Même à très très grande portée
Pour détecter la non-position de ton désêtre
Seul ce corps
Qui te ressemble vaguement
Pour quémander un contact
Et enfoncer le couteau
Plus profond encore
Dans la terre
Traduit du néerlandais par Emmanuèle Sandron
Réunis par Carl Norac, le poète national belge, près d’une centaine de poètes du nord et du sud du pays s’allient depuis jeudi passé afin d’écrire et de dédier des poèmes funéraires à la mémoire de femmes et d’hommes disparus ces derniers jours (pas que du coronavirus), enterré(e)s de façon expéditive, le plus souvent sans rite ni cérémonie. Le nom de cette opération, historique sur le plan littéraire, remarquable du point de vue de la dignité humaine ? « Fleurs de funérailles ».
Quelques familles de victimes, depuis le lancement de cette opération bénévole, ont fait appel aux poètes, via la Maison de la poésie de Namur, Les Midis de la poésie (Bruxelles) et VONK en zonen (Anvers).
La plupart des poèmes sont par ailleurs accessibles sur le site du poète national.
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