Je n’étais pas là
L’enveloppante
chaleur de leur présence
me fut enlevée
Je suis sans eux
et j’ignore s’ils savent ce
que je ressens
Cet abîme
ce trou sans rien dedans
ce quelque chose d’eux
sans réponse
Ils sont partis
sans rien dire de ce qu’on
était occupé
à se confier dans la fièvre
du murmure
Je n’étais pas là
Des lunettes de
pluie
m’aveuglaient
Je m’occupais
des mouches
de mon âme
contre le verre
Ils sont partis
seuls
pour se fondre
au bruit
du silence qui
entoure les
grandes choses
Réunis par Carl Norac, le poète national belge, près d’une centaine de poètes du nord et du sud du pays s’allient depuis jeudi passé afin d’écrire et de dédier des poèmes funéraires à la mémoire de femmes et d’hommes disparus ces derniers jours (pas que du coronavirus), enterré(e)s de façon expéditive, le plus souvent sans rite ni cérémonie. Le nom de cette opération, historique sur le plan littéraire, remarquable du point de vue de la dignité humaine ? « Fleurs de funérailles ».
Quelques familles de victimes, depuis le lancement de cette opération bénévole, ont fait appel aux poètes, via la Maison de la poésie de Namur, Les Midis de la poésie (Bruxelles) et VONK en zonen (Anvers).
La plupart des poèmes sont par ailleurs accessibles sur le site du poète national.
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