C’est jour de triste
Pourquoi se le cacher
Chacun sous son manteau
Les yeux au bord des larmes
Le cœur lourd
D’avoir à te compter
Au nombre des départs
C’est jour de triste
On cherche dans la poche
Quelque chose à serrer
Dans le ventre
A reprendre son souffle
Et serrés derrière toi
A ne pas se dissoudre
C’est jour de triste, oui
Mais comment défaillir
Nous qui portons ce jour
Le chagrin des amis
Reclus dans les maisons
Les larmes des copains
Que nous versons pour eux
A nous ce jour de triste
D’en faire une chanson
D’orchestrer nos sanglots
En un chant d’amitié
En un hymne d’amour
De déchirer pour toi
Le voile du silence
Jour de triste
Paraît-il
Une vieille rumeur
Nous chantons crescendo
Pour que ton nom résonne
En chaque note éclose
Aux partitions du jour
Réunis par Carl Norac, le poète national belge, près d’une centaine de poètes du nord et du sud du pays s’allient depuis jeudi passé afin d’écrire et de dédier des poèmes funéraires à la mémoire de femmes et d’hommes disparus ces derniers jours (pas que du coronavirus), enterré(e)s de façon expéditive, le plus souvent sans rite ni cérémonie. Le nom de cette opération, historique sur le plan littéraire, remarquable du point de vue de la dignité humaine ? « Fleurs de funérailles ».
Quelques familles de victimes, depuis le lancement de cette opération bénévole, ont fait appel aux poètes, via la Maison de la poésie de Namur, Les Midis de la poésie (Bruxelles) et VONK en zonen (Anvers).
La plupart des poèmes sont par ailleurs accessibles sur le site du poète national.
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