Comment se tenir là pour te dire au revoir ?
Comment apprivoiser
avec mes décoctions de larmes
le fauve du chagrin ?
On me dit d’échanger
ici et maintenant
le sourire au bord de tes paupières
pour un masque de cendres
de vivre désormais tout bonnement
- sous prétexte que tu n'es plus là -
comme si tu n'étais plus là
Quelle ironie d’avoir à te faire mes adieux
à toi qui détestais cela par-dessus tout !
Toi, tu aimais les jours, la joie et leurs couleurs
Tu nous en laisses à contrecoeur
le précieux héritage éphémère
Et si je me tiens là pour te dire au revoir
debout dans le silence
c’est pour te dire en face
ce que nous savons tous
que ce n'est pas la mort qui t'a pris mais la vie.
Réunis par Carl Norac, le poète national belge, près d’une centaine de poètes du nord et du sud du pays s’allient depuis jeudi passé afin d’écrire et de dédier des poèmes funéraires à la mémoire de femmes et d’hommes disparus ces derniers jours (pas que du coronavirus), enterré(e)s de façon expéditive, le plus souvent sans rite ni cérémonie. Le nom de cette opération, historique sur le plan littéraire, remarquable du point de vue de la dignité humaine ? « Fleurs de funérailles ».
Quelques familles de victimes, depuis le lancement de cette opération bénévole, ont fait appel aux poètes, via la Maison de la poésie de Namur, Les Midis de la poésie (Bruxelles) et VONK en zonen (Anvers).
La plupart des poèmes sont par ailleurs accessibles sur le site du poète national.
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