D’un côté, il y aurait les pauvres. Ces caissières, coursiers, aides-soignantes, femmes de ménage, éboueurs envoyés au « front », « chair à canon » comme ils se disent parfois eux-mêmes, obligés de travailler pour continuer à faire fonctionner les services essentiels à la population. D’un autre, les riches, dont les métiers s’adaptent aisément au télétravail et qui restent bien à l’abri, confinés dans leur grande maison à la campagne, certains poussant l’indécence jusqu’à mettre en scène cette expérience inédite à l’instar de ces écrivaines « bourgeoises » fustigées pour leurs journaux de confinement. Bref, les prolétaires et les bourgeois, comme dirait l’autre.
Mais est-ce si simple ? L’analyse au prisme des classes sociales pour autant qu’elle soit réellement pertinente, est-elle suffisante ? La crise sanitaire laissera-t-elle place à une lutte des classes que l’on croyait désuète ?