Oui, on en guérit. « Le test est négatif, rentrez chez vous et n’y pensez plus », disent les médecins à leurs patients. Mais on ne guérit jamais. Les survivants de la région entre Codogno et Lodi devront recevoir une aide psychologique s’ils veulent un jour retrouver une vie normale. En attendant, ils prennent le soleil dans leur cour, comme le fait Andrea Facchini, officiellement guéri, immunisé du virus et donneur de plasma. Mais Andrea nous reçoit dans son jardin : « Je ne sais pas quand je réussirai à sortir d’ici. Je ne me sens pas encore en sécurité », déclare-t-il.
Ce physiothérapeute vit à Chignolo Po. Là-bas aussi, le virus a frappé fort, et de Milan à Pavia, mais également aux alentours de Lodi, on assiste à un défilé incessant de camionnettes et de camions de transport international devant livrer d’urgence. L’accès aux villages est barré, et les cloches sonnent le glas toutes les heures.