entretien
Les écrivains de science-fiction ont beau inscrire la plus grande partie de leurs histoires dans l’avenir, ce ne sont généralement pas des prophètes. Même si la SF s’inscrit dans l’ailleurs et demain, ce n’est le plus souvent qu’une métaphore pour parler de l’ici et maintenant.
« Je pense que les écrivains ne sont pas de bons prospectivistes », dit Jean-Claude Dunyach. « Pour nous, imaginer le monde futur, c’est avant tout le simplifier, le dessiner à gros traits. Quand on écrit une œuvre d’anticipation, on choisit de se focaliser sur un ou plusieurs aspects en négligeant les autres. On élague le monde comme un arbre pour qu’il soit compréhensible et facile à récolter, mais on oublie – ou on ignore – les complexités qu’il renferme. »