L’explosion qui a fait plus de 150 morts et 6.000 blessés à Beyrouth, mardi, mettant davantage à genoux un pays déjà aux abois, n’aura fait que renforcer la détermination des Libanais qui demandent du changement face à une classe dirigeante jugée corrompue et négligente. Mais le stoïcisme du peuple ne sera pas suffisant pour amorcer un réel changement, puisque la contestation est loin de parler d’une seule voix. La communauté internationale, qui se réunissait dimanche pour évoquer son soutien au pays exsangue (elle a promis 250 millions d’aide d’urgence), a elle aussi des intérêts divergents.
Contestation morcelée
Jonathan Piron, expert belge du Moyen Orient, rappelle que la contestation n’a pas démarré avec l’explosion. Le matin même de l’explosion, « il y avait des manifestations devant le ministère de l’Energie pour protester contre les coupures de courant », nous explique-t-il.