Le soleil brille sur Luxembourg et crée une mosaïque d’ombres sur les sols du Mudam, le Musée d’art moderne conçu par l’architecte sino-américain Ieoh Ming Pei. Les visiteurs masqués glissent sans bruit entre les palmiers métalliques de David Zink Yi pour approcher la fontaine de l’artiste luxembourgeoise Su Mei Tse. Une fontaine qui déverse de l’encre noire. Si, pour l’artiste, il s’agissait de rendre hommage à la littérature, la vue de cette fontaine noire dans ce désert de béton brûlant, traversé de promeneurs sans visage, prend aujourd’hui des allures de tableau sorti tout droit d’un film de science-fiction.
Pourtant, curieusement, cette vision n’enlève rien à la beauté et à la poésie des œuvres des deux artistes. D’autant qu’un peu plus loin, le grand château de cartes géantes de Bruno Peinado fait exploser les couleurs pour le plus grand plaisir des enfants. Comme souvent au Mudam, ces œuvres se marient magnifiquement avec l’architecture des lieux et l’environnement extérieur, constamment visible.