Ce qu’on attend des dirigeants en démocratie, ce n’est pas de céder à l’hystérie du risque zéro, qui s’apparente à l’univers carcéral mortifère d’Howard Hughes. (…) Le risque ne disparaîtra jamais : il s’agit à présent de vivre avec, de l’accepter et de le défier, avant que lui-même ne se joue de nous. » Dans leur excellente carte blanche confiée au « Soir » et dans laquelle ils appelaient à rejeter toute stratégie hygiéniste au service de l’objectif fou du « risque zéro », les deux universitaires belges Olivier Servais et François Gemenne ont tout dit de la manière dont nous devons désormais mener notre vie « sous corona ». Ils mettaient en garde contre cette distanciation physique généralisée qui risquait de provoquer une distanciation et une fragilisation sociales et imploraient : acceptez de courir un risque pour « faire société » au risque sinon de la voir s’effondrer.