Tout est parti de là. Du « dégoût des médecins d’être pris pour des vaches à lait », selon le gérant David Frenay. De « l’impression d’être privés de notre outil de travail » et du sentiment d’« insécurité » qui en découlait, selon le Dr Alain-François Bleeckx.
Début 2018, les médecins généralistes apprennent que le logiciel Epicure dont ils se servent à longueur de journée est vendu à une multinationale. Dedans, ils encodent ce que l’on appelle le DMI du patient, son dossier médical informatisé : son identité, ses antécédents, ses allergies, ses problèmes de santé, ses vaccins, ses traitements en cours et une kyrielle d’autres informations médicales. Et donc, ce logiciel qui non seulement est une mine de données sur la santé des Belges mais aussi un allié des médecins au quotidien, élaboré par l’un d’entre eux, leur échappe tout à coup. Pour rémunérer des actionnaires néerlandais. « La goutte d’eau », rapporte David Frenay.