« Les journées se ressemblent. Il y a un flot d’arrivants vers 10 heures, on cherche des places à gauche, à droite. On est passé à la cohorte, à savoir deux patients par chambre. C’est la seule solution pour accroître la capacité. Cela n’est ni idéal pour les soignants pour lesquels la charge de travail double, ni pour les patients qui n’ont plus le confort désiré. Les petites adaptations vont toutes dans le sens d’un amoindrissement de la qualité. La surveillance est moins bonne. Quand on doit interdire les visites des familles, c’est une mesure qu’on n’aime pas prendre et si on le fait, c’est parce qu’on n’a pas le support pour assurer la qualité de ses visites. Travailler en mode adapté, c’est faire le deuil des choses auxquelles on tient. Aujourd’hui, on a eu une Smuriste qui a été testée positive. Elle avait travaillé toute la journée et se pose alors la question de ce qu’on fait avec elle. Doit-elle continuer ou arrêter ? Si elle renonce, on ne saura plus envoyer notre Smur. Mais si on la laisse, on prend un risque.