Cette année, il s’est passé un truc incroyable.
Vous avez survécu. Bravo. Bravo, vraiment. C’était chaud.
Vous avez slalomé entre les gouttes comme… comme un snowboard de compétition lâché en haut d’une piste noire. Et aussi, vous avez surfé sur la vague comme… comme… comme un longboard profilé pour fendre l’écume du Pacifique. Voilà, c’est ça. Vous l’avez domptée, dominée, vous lui avez fait courber l’échine, vous l’avez mise à genoux, la vague. Elle ne vous a pas emportés.
Vous avez survécu.
Presque tous les matins, avant d’ouvrir les yeux, quand tout est calme et que vos rêves se dissipent dans une petite brume engourdie, vous avez cet éclair de lucidité : comment vous avez fait ? Comment vous pouvez être encore vivants ? Comment vous avez résisté, dans ce monde hostile où, quand ce n’est pas un virus qui pulvérise les gens, c’est l’Etat islamique qui les décapite ?