Fin 2020, et l’image décrite renvoie pourtant à la désuète « balade des promis »… La promenade au parc, devenu seul lieu d’échange « acceptable » pour les rencontres « amoureuses ». « C’est nul, souvent inconfortable, mais on n’a plus vraiment d’autres options. » Tous les célibataires – ils ont entre 24 et 35 ans – qui ont accepté de nous raconter comment ils ont vécu ces dix derniers mois de diète affective forcée, malmenés à travers un concept de « bulle familiale » qui, par définition, les lèsent, acquiescent : le seul moyen de rencontrer quelqu’un en « vrai » aujourd’hui, quand tous les lieux de vie sont fermés et en s’accommodant plus ou moins des restrictions imposées, c’est de lui donner un rendez-vous en extérieur après avoir discuté sur une application numérique. « Ah oui, il y a aussi le “date frites”, trop romantique… », ajoute Françoise*, 32 ans, avec une pointe d’humour, noir.