Lundi, il s’est passé un truc incroyable.
Le Goncourt a été annoncé en visioconférence. Vous avez vu les images, si familières déjà, de ces jurés chez eux, rassemblés par Zoom, la caméra de l’ordinateur souvent mal réglée, l’écran trop bas, la vilaine vue en contre-plongée, tout le monde trop près, grand front, gros nez, double menton, les yeux pas vraiment en face des trous.
Qu’est-ce qu’on a bien pu lui faire, à l’image, pour qu’elle se venge comme ça ? Elle en a marre de voir nos gueules ? C’est parce qu’elle a hâte qu’on retourne à notre réalité qu’elle nous écrase aussi violemment en 2D ?
C’est clair qu’on a un peu abusé. La visioconférence, ces derniers mois, on s’en est mis plein le nez, à friser l’overdose. Normal : c’était un rêve de gosse. Le talkie-walkie 2.0. L’hologramme de la princesse Leia dans Star Wars, la DeLorean de Retour vers le futur. De la magie pure, coupée à rien.