Depuis le tout début de l’épidémie, l’université de Gand sonde la population au nord du pays pour saisir sa motivation à respecter les mesures sanitaires au fil du temps, comme un film fait de multiples instantanés. Cette étude en continu menée sous la houlette du professeur de psychologie de l’UGent Maarten Vansteenkiste a très vite intéressé le groupe Psychologie et corona dont font partie le psychologue de la santé Olivier Luminet (UCLouvain) et ses homologues psychologues sociaux Olivier Klein (ULB) et Vincent Yzerbyt (UCLouvain).
Les trois universités se sont donc associées pour pouvoir décliner le concept au niveau national en sondant également la partie francophone du pays, depuis le début du mois. Pour recruter davantage de participants, elles ont choisi Le Soir comme vitrine et partenaire de cette enquête qui sera relayée sur notre site et les réseaux sociaux. Grâce à ce partenariat, nous rendrons compte des résultats au fur et à mesure.
« Les données régulières seront connectées aux décisions du comité de concertation parce que ce sont toujours des moments où on observe des changements dans la courbe de la motivation », observe Olivier Luminet. Pour le moment, ce sont surtout les vaccins qui sont au centre de l’attention, le comportement lié aux fêtes de fin d’année ayant déjà été analysé par l’équipe de Maarten Vansteenkiste.
Informer le public, et les politiques
« Il y a une série constante de questions sur la motivation des gens à suivre les mesures sanitaires classiques (lavage des mains, port du masque, respect des distances interpersonnelles et de la limitation des contacts sociaux) dans lesquelles on analyse les facteurs de motivation (intrinsèque, par devoir et l’absence de motivation). Et à côté de ces constantes, il y a des modules comme celui sur les vaccins par exemple, qui permettront de déterminer l’évolution des attitudes et des comportements », détaille le psychologue.
L’idée est de continuer à prendre la température du suivi des règles par les Bruxellois et les Wallons jusqu’à l’été. Ces données serviront de socle solide, pour informer le grand public mais aussi (surtout) les politiques de ce que ressent réellement la population et adapter la communication en fonction.
« On observe que le port du masque est devenu une habitude bien suivie, comme le lavage des mains et le respect des distances, mais la limitation des contacts reste problématique », illustre le psychologue de l’UCLouvain. La communication politique doit en avoir conscience et s’en emparer en servant d’exemple, comme l’a fait le Premier ministre De Croo en déclarant qu’il ne fêterait pas Noël avec ses parents ni avec sa soeur cette année.
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