Le jour du Brexit a eu un goût amer pour l’Irlande du Nord qui avait voté à 55,8 % contre la sortie de l’Union européenne. Si l’exécutif a bien accueilli la nouvelle d’un accord, les députés ont refusé de le voter – « par principe ». Une ultime contradiction, après plus de quatre années de discours changeants.
« Je commençais à être vraiment inquiet ! », admet Michael McLaughlin. A Strabane, ville d’Irlande du Nord située sur la frontière avec la République d’Irlande et qui fut un temps la plus bombardée d’Europe par rapport à sa taille, il se sentait en première ligne. « Les communautés frontalières ont poussé un soupir collectif de soulagement à l’annonce de l’accord », explique cet employé du BTP. Le Brexit a bien failli déstabiliser la région, où le stress post-traumatique est encore prégnant, et où les locaux sont traumatisés par trois décennies de guerre civile.