Dans les films de Claude Sautet, il y a Paris, des rues animées, des bistrots de quartier aux vitres embuées, des bandes de copains, des ambiances enfumées, des amis désunis, de la pluie, des maisons de campagne franciliennes, des univers bourgeois, des hommes en fuite, des femmes libres et des désillusions derrières l’allégresse collective. Dans le cinéma de Claude Sautet, faussement léger, faussement simple, magistralement travaillé, on boit, on mange, on fume, on rit, on s’engueule, on se réconcilie. À la vulnérabilité masculine répond l’émancipation de la femme. Les héroïnes sont belles, indépendantes, déterminées, audacieuses, frondeuses, modernes, libres. Très tôt, le cinéaste est sensible à la condition féminine et a compris bien avant tant d’autres que de plus en plus la vie se conjuguera au féminin. L’autorité masculine vacille et tout est mis en œuvre pour un rééquilibrage des rapports dans le couple en crise.