De Sidi Bouzid à la place Tahrir, des images d’hommes brandissant des pancartes, allant au front sur les barricades, renversant les dictateurs durant les printemps arabes de 2011. De Mohamed Bouazizi, dont l’immolation a déclenché la révolution tunisienne, aux casques blancs de Syrie, secouristes dans les décombres des immeubles bombardés par Bachar Al-Assad. Dix ans plus tard, la mémoire commune semble avoir effacé le prix Nobel de la paix à Tawakkol Karman, activiste du Yémen, les blogueuses d’Egypte, les chômeuses tunisiennes, l’implication des femmes tout simplement.
Si, aujourd’hui, les libertés sont en recul en Egypte, si des régimes autoritaires ont été réinstaurés, si les conditions économiques se sont dégradées et les guerres enlisées en Libye et en Syrie, une étincelle parcourt le monde arabe : le féminisme. De nombreux observateurs (pas tous) s’accordent pour dire que le réveil des consciences a aussi redonné du courage aux femmes.