La Sardaigne de Milena Agus, on le sait depuis la traduction française de Mal de pierres en 2007, est une terre âpre où les femmes, en première ligne, se battent pour une liberté qui leur est, par tradition, chichement mesurée. Son nouveau roman, Une saison douce, ne tente pas, malgré son titre, d’imposer une image idyllique de l’île, et moins encore du village qui en est le cadre. Un lieu en quelque sorte détaché de la civilisation et par conséquent des évolutions sociales : « Le train ne s’arrêtait plus chez nous, il passait en sifflant et en nous ignorant, parce que nous n’étions même plus une commune, rien qu’un hameau baignant dans le silence : le Maire, les urgences médicales et le curé se trouvaient au village voisin. »