Un assassinat ignoble. Un de plus au Liban, qui ne les compte plus dans son histoire contemporaine. Ce matin, sur une route dans le sud du pays, le corps sans vie de Lokman Slim a été retrouvé dans sa voiture alors qu’il avait disparu la veille. Sa tête était criblée de cinq balles.
Lokman Slim, 58 ans, était une figure qui imposait le respect, un intellectuel courageux, laïque, qui parlait en toute liberté non sans savoir les risques qu’il courait. Que disait-il de dérangeant ? Il s’en prenait de manière frontale au parti Hezbollah, majoritaire parmi la communauté chiite dont lui-même émanait. Le second parti chiite libanais, Amal, devenu depuis longtemps le faire-valoir du Hezbollah, n’était pas non plus épargné par ses critiques. Pour ne rien dire de la Syrie, sur laquelle l’homme disait aussi les choses, comme lorsqu’il cosigna « Tadmor », en 2016, un documentaire terrifiant sur les pratiques carcérales du régime syrien.