Produire un film en Belgique relève un peu, beaucoup, passionnément du miracle. Depuis que la pandémie a posé une chape de plomb sur le monde, c’est devenu un véritable casse-tête. Tout est devenu beaucoup, beaucoup, beaucoup plus compliqué. A toutes les étapes du processus. Du développement où les rencontres sont virtuelles plutôt que réelles, ce qui peut être perçu comme un gain de temps mais enlève la capacité à séduire, émouvoir, emballer les partenaires, jusqu’à la sortie en salles qui n’est plus possible depuis des mois et n’a, pour l’instant, aucune perspective d’avenir. La fermeture, réouverture, refermeture des salles en 2020 a occasionné des campagnes de promotion lancées pour rien, des sorties repoussées de mois en mois, des films reportés sine die et des pertes financières sèches. Ce qui annonce un embouteillage des films avec la certitude que certains ne trouveront pas d’écrans, mais un ticket aller simple direct vers la VOD, entrave la commercialisation à travers le monde et empêche les distributeurs d’investir sur de futurs projets.