Une libération. Le mot n’est pas trop fort pour qualifier le sentiment ressenti par une frange importante de la population au moment de l’annonce de la réouverture, sous conditions, des salons de coiffure du pays. À croire que le cheveu est devenu le centre du monde. C’est qu’au fil des semaines, des mois, en poussant, il n’est plus maîtrisable.
« Le cheveu, comme tout signe du visage, compte », explique Pierre-Jo Laurent, anthropologue à l’UCLouvain. « La façon dont il est entretenu dit quelque chose de nous. S’il ne dit plus ce que l’on veut dire, ça pose problème. Il fait partie d’une panoplie, comme un vêtement, un bijou ou une voiture. C’est une gestuelle publique. »