La recherche de la vérité sur le rôle de la France au Rwanda en 1994 et durant les années qui ont précédé le génocide est comme une table gigogne : à peine certains éléments sont ils enfin, après 26 ans, considérés pour acquis que s’ouvrent de nouvelles polémiques. Qu’on en juge : une commission d’enquête composée d’historiens et présidée par Vincent Duclert, chercheur à Sciences Po et spécialiste d’Albert Camus, a obtenu l’accès à toutes les archives de l’Elysée enfin déclassifiées. Elle devrait déposer ses conclusions d’ici le 2 avril, date prévue pour un voyage à Kigali du président Macron. Entre-temps, le chercheur indépendant François Graner, après avoir essuyé un premier refus, a obtenu gain de cause auprès du Conseil d’Etat qui l’a autorisé à consulter les documents déposés aux Archives nationales par François Mitterrand et ses principaux collaborateurs de l’époque, dont Hubert Védrine qui était son secrétaire particulier, et Bruno Delhaye, conseiller de l’Elysée pour les affaires africaines et décédé depuis lors. (1)