Ils s’y mettent tous ! Le Théâtre National crée une application où héberger des créations sonores ; l’Ancre, à Charleroi, orchestre des apéros-radios ; le Rideau et le 140 à Bruxelles placent les artistes au bout du fil. Chaque centre culturel y va de son podcast. Dans un climat de saturation des écrans, exacerbé par la crise sanitaire, les théâtres se tournent vers le son pour ne pas subir le confinement dans l’inaction. En ce faisant, la scène renoue avec une vieille tradition. En 1881 déjà, on inventait le théâtrophone. En plaçant deux couvre-oreilles sur ses pavillons, le public bourgeois pouvait alors écouter un opéra ou une pièce par communication téléphonique. Victor Hugo et Marcel Proust en ont tous deux rendu compte avec émotion. Les années 1930 placeront résolument la scène et la radio sur la même longueur d’onde avec un âge d’or de la « dramatique radio » qui dure jusqu’aux années 70 avant que le genre ne tombe en désuétude dans les années 90.