De nombreux médecins rejettent l’idée qu’ils puissent être amenés à désigner, parmi leur patientèle, certaines personnes présentant des pathologies particulières qui les rendent plus vulnérables au coronavirus, afin qu’elles puissent être vaccinées prioritairement.
Mais protéger la population par tranche d’âge, sans autre forme de pondération, ne relève-t-il pas d’un égalitarisme mal pensé, d’un universalisme « hors sol » qui fait fi des cas particuliers ?
À cela, le corps médical avance un certain nombre d’objections, comme le danger de stigmatisation, ou le fait que 60 % de la population belge affiche une tension artérielle égale ou supérieure à 14 – chiffre à partir duquel on est officiellement « hypertendu » – et serait donc susceptible de « remonter les files » pour être vaccinée, car « à risque ». Mais il y aurait aussi des périls démocratiques.