Il est des privations plus visibles que d’autres. Prenez le coiffeur. Des centimètres en trop, des racines toutes blanches, des épis en pagaille : d’emblée, ce manque-là saute aux yeux. D’autres carences sont hélas moins perceptibles. Le manque de théâtre ne se voit pas. Ni celui de danse, de cirque, d’opéra, de cinéma. Ces insuffisances ont pourtant des conséquences bien réelles. Elles ne se mesurent pas aussi facilement qu’une bonne grosse touffe de cheveux qui tombe, tel un cadavre, sur le carrelage du coiffeur, mais elles tressent, de petits riens en douloureuses béances, des séquelles sur la santé mentale de ceux qui en sont privés. Des effets qui s’impriment sur les individus mais qui troublent aussi l’équilibre collectif.