Miroir de nos peines ****
Pierre Lemaitre
Le dernier volume des Enfants du désastre débarque en poche : après l’inoubliable Au revoir là-haut (Goncourt 2013) et les Couleurs de l’incendie (2018), nous voici dans la France de la débâcle, d’avril à juin 1940, moment où la drôle de guerre sombre dans l’exode. Lemaitre, ce sont des personnages, et le troisième volume est à la hauteur du premier, avec un insaisissable Désiré, multiforme, de la même veine que les Péricourt et Maillard de la guerre précédente. C’est drôle, émouvant, terriblement humain et instructif – ici, même la fiction semble historique – et il n’y a pas une ligne de longueur : tout s’énonce avec une simplicité désarmante.
Le livre de poche, 576 p., 8,9 €