Il y a six mois, à peine, le peloton ahanait sur le pavé du Tour des Flandres, imperturbable malgré cette anomalie de l’agenda. Mathieu van der Poel y irradiait, lauréat d’un sprint au millimètre face à Wout van Aert, perdu dans sa frustration. Julian Alaphilippe, coloré par son sacre arc-en-ciel, finissait son effort dans l’échappement d’une moto, ambitions et main brisées… Six mois plus tard, donc, les journées recommencent doucement à s’étendre, la sève monte, le masque est toujours une habitude comme l’absence de public sur les talus et la séculaire classique des Flandres a retrouvé sa place historique au cœur du printemps, à l’inverse de sa cousine nordiste Paris-Roubaix une nouvelle fois reportée aux joies et à l’incertitude de l’automne. « Avec ou sans Roubaix derrière, de toute façon, ça ne change rien. Le Tour des Flandres est assez important comme ça », résume le champion des Pays-Bas, qui a pu, à l’aune de son succès estampillé 2020, mesurer toute la dimension d’une victoire au Ronde.