John Abercrombie est un guitariste formidable. Une espèce de monstre composé d’une partie coltranienne dans ses envolées lyriques et d’une partie hendrixienne dans ses éclairs et ses orages soudains, et qui n’oublie pas en même temps le jeu des grands maîtres de la guitare comme Jim Hall. C’est très audible dans la deuxième plage de cet album, « Flipside ».
Pour cet album, il s’est entouré d’un tout beau monde : Marc Copland au piano, Drew Gress à la contrebasse, Joey Baron à la batterie. Il n’y a pas que de la complicité entre eux, il y a une véritable alchimie. Abercrombie et Copland se connaissent très bien, ils ont joué et enregistré ensemble très souvent, mais leur entente ici est réellement parfaite, leur harmonie complète, alors qu’entre le piano et la guitare, c’est souvent casse-gueule. Et, derrière eux, le duo rythmique sonne joyeux, serein, clair.