Maurizio Sarri à la Juventus, ce n’est pas une révolution tactique, mais bien une révolution identitaire. Il y a quelques années, sur le col des maillots bianconeri, le président Andrea Agnelli a fait imprimer l’aphorisme de Giampiero Boniperti, figure emblématique du club : « Gagner, ce n’est pas important, c’est tout ce qui compte. » Maurizio Sarri pense tout le contraire : tout ce qui compte, c’est de bien jouer. Confirmation : débarqué tard en Serie A, à 55 ans, en 2014 avec Empoli, Sarri a dû attendre son 60e anniversaire pour brandir son premier trophée : l’Europa League, le 29 mai dernier avec Chelsea.
Avant Maurizio Sarri, le seul entraîneur à contre-courant de ce pragmatisme arrivé à la Juventus n’avait duré qu’un an. C’était en 1990. Ex-représentant en champagne, Gigi Maifredi avait enivré l’Italie avec son pétillant Bologne mais, à Turin, on ne boit pas de ce breuvage-là. On préfère les étiquettes au contenu. Le palmarès au jeu.